Camille Massié présentera l’article “Financial incentives and their impact on energy renovation behavior: evidence from the French residential sector” aux 19èmes ACDD (Augustin Cournot Doctoral Days) de l’Université de Strasbourg (laboratoire BETA*) les 23 et 24 mai prochains.
Cet article analyse les barrières structurelles qui entravent l’adoption massive des investissements d’efficacité énergétique, alimentant ainsi le paradoxe énergétique en France. Sur la base de microdonnées interrogeant 3000 propriétaires français en 2018, un modèle logistique a été développé pour estimer la probabilité des ménages de rénover leur logement. Une attention toute particulière est portée sur les incitations financières aux travaux de rénovation énergétique, qui prennent la forme de subventions directes. En tenant compte de l’hétérogénéité des logements et des ménages, nos résultats suggèrent l’existence d’un effet de seuil dans l’impact des incitations financières : en dessous d’un certain montant d’aides, les ménages ne se sentent pas encouragés à entreprendre des travaux de rénovation et abandonnent tout simplement, ce qui constitue de l’argent et des efforts en vain de la part du gouvernement. Une investigation plus approfondie, via un modèle d’arbre de classification et de régression (CART), indique que cet effet de seuil se produit autour de 3000 euros d’aides. Dans le contexte d’une rare augmentation du budget du Ministère français de la Transition Ecologique en 2022, ces informations sont précieuses pour la conception des futures politiques énergétiques.