Véronique Flambard

Professeure en économie
LEM – UMR CNRS 9221

Domaines de recherche

Evaluation des politiques publiques, économie du logement, économie urbaine, économie publique, économétrie appliquée, économie expérimentale, économie comportementale, maîtrise de la demande d’énergie, incitations financières, motivations intrinsèques, risque, santé, environnement, développement urbain durable.

Véronique Flambard est économiste au sein de l’unité Smart and Sustainable Cities de la Faculté de Gestion, Economie et Sciences et membre du LEM (UMR CNRS 9221). Elle conduit des recherches en microéconomie appliquée dans le domaine de l’économie locale et urbaine et de l’évaluation des politiques publiques. Dans ses travaux, elle tient compte de l’impact des choix individuels et des attitudes vis-à-vis du risque sur l’efficacité des politiques publiques.

Axe de recherche 1 : évaluation des politiques publiques

La politique du logement repose en bonne partie sur les aides au logement qui sont attribuées sur la base d’un calcul prenant en compte de nombreux paramètres. De nombreux travaux ont été consacrés à l’efficacité des aides au logement pour souligner leur pouvoir solvabilisateur mais aussi leurs limites (difficultés financières qui subsistent, effets pervers sur l’inflation des loyers, existence de trappe à inactivité…). La réforme qui devait prendre effet en avril 2020 a été repoussée de plusieurs mois en raison des conditions conjoncturelles et l’impact après la réforme sera de nouveau à évaluer. Dans des travaux publiés entre 2013 et 2019, l’axe 1 de recherche a consisté à étudier l’impact des aides au logement sur l’incidence des déménagements forcés, des difficultés à payer le loyer et des impayés. Le rôle des problèmes en jeu (situation de pauvreté des allocataires, rôle des caractéristiques du marché du logement, choix de consommation de logement et des autres biens, évènements de la vie et attitude face au risque) et le poids de ces facteurs dans les difficultés des allocataires ont fait l’objet d’une bonne part de l’agenda de recherche. Une des conclusions est que les difficultés financières peuvent être causées majoritairement par le biais de sélection intrinsèque aux aides au logement (délivrées aux personnes qui en ont le plus besoin financièrement) ou par une probabilité de connaître des difficultés plus fortes à caractéristiques identiques pour les allocataires. Les deux phénomènes ont joué un rôle important dans les aides au logement, notamment en lien avec le calcul des aides au logement sur la base de revenus pouvant être jusqu’à deux ans antérieur et le faible côté amortisseur des aides en cas de coup dur pour des ménages qui perçoivent déjà presque le plafond d’aide.

Axes de recherche 2 : impact des comportements sur l’efficacité de politiques publiques

La transition énergétique ne pourra se faire qu’en combinant différentes politiques publiques (aide aux rénovations thermiques des bâtiments, incitations au passage progressif aux énergies renouvelables, encouragement ou coup de pouce vers la sobriété énergétique et le lissage des consommations pour aplatir la courbe de charge). Le second axe de recherche s’inscrit en économie publique avec l’analyse des comportements coopératifs, qu’ils soient influencés par les incitations financières et non financières ou de manière indépendante et distincte qu’ils soient influencés par la façon de présenter la politique (« framing » ou présentation en termes de prévention/production, niveau/probabilité, externalités positives/négatives). Par exemple, dans un travail avec deux co-auteurs, Fabrice Lelec et Rustam Romaniuc, les facteurs influençant les comportements coopératifs qui peuvent relever de la prévention publique et de l’investissement public, en environnement risqué sont étudiés. Ce travail montre que dans un contexte de « jeu répété » avec informations à chaque étape du jeu sur les dommages collectifs évités/bénéfices collectifs créés, les agents tendent davantage à coopérer pour prévenir un dommage collectif qu’ils ne le feraient pour produire des externalités positives. Les pouvoirs publics doivent formuler leurs politiques en en tenant compte, par exemple dans le contexte des politiques de réchauffement climatique ou de santé (suivi des consignes sanitaires par exemple).