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Le 4ème webinaire sur la transition écologique et les enjeux climatiques et environnementaux de l’unité de recherche, présidé par Fateh Bélaïd, a eu lieu le 7 juin dernier. L’audience a eu le plaisir d’écouter Paul Makdissi, Professeur à l’Université d’Ottawa, et Isolde Devalière, cheffe de projet précarité énergétique à l’ADEME, sur des questions autour des inégalités socio-économiques et des enjeux de la précarité énergétique.

Dans un premier temps, Isolde Devalière a défini le concept de précarité énergétique qui, selon la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010, correspond à une situation dans laquelle une personne éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat. Bien souvent, c’est après une chute de ressources (suite à une séparation, une rupture de contrat professionnel) que s’engage le processus de précarisation énergétique. En 2016, après identification des différents facteurs « favorisant » la précarité énergétique, le CSTB a développé trois indicateurs afin de la mesurer : (i) le taux d’effort énergétique (TEE), qui correspond à la part des dépenses totales d’énergie dans le logement sur le revenu disponible du ménage ; le seuil au-delà duquel un ménage est considéré en précarité énergétique est de 8 % (soit près de deux fois la médiane) ; (ii) la déclaration de froid réduit aux motifs de précarité énergétique (FR_PRECA) ; et (iii) l’indicateur des bas revenus et dépenses élevées (BRDE). La stabilité du TEE et du ressenti du froid en France depuis plusieurs années soulève la question de l’efficacité des politiques publiques dans le pays : encore plus de 4,5 millions de ménages français sont en situation de précarité énergétique.

Dans un second temps, Paul Makdissi est intervenu pour parler de la mesure des inégalités socioéconomiques dans des dimensions non-monétaires. Il a présenté deux approches, l’une par dominance d’inégalité et l’une à la Wagstaff (2002) pour modéliser les indices d’inégalité et de réalisation socioéconomique. D’abord développées pour mesurer les inégalités socioéconomiques de santé, ces méthodes peuvent être facilement adaptées pour d’autres dimensions. Une illustration avec données égyptiennes sur la malnutrition des enfants a été fournie. De futurs travaux peuvent faire le lien entre la précarité énergétique et la santé, l’occasion alors de mêler deux disciplines.

Le lien pour voir ou revoir le webinaire :
Smart & Sustainable Cities 4ème conférence débat – YouTube